Islande : de la renaissance économique à la stabilisation de son flux monétaire

En pleine croissance économique, l’Islande cherche à contrôler le taux de change de sa couronne afin de mieux gérer ses flux monétaires et asseoir une stabilité financière au niveau du marché aussi bien national qu’international.

La richesse paradisiaque du pays des glaces et du feu

Dotée d’un potentiel touristique très attractif, l’Islande semble comblée par la nature. Située entre le nord de l’Atlantique et l’ouest de la mer de Norvège, la 19e île la plus grande au monde abrite de puissants glaciers, d’impressionnantes cascades, de majestueux volcans ou encore de profonds fjords.

Cette incroyable richesse dont le pays des glaces et du feu peut s’enorgueillir justifie la hausse de 40 % du nombre de touristes qu’il enregistra en 2016 (près de 1,8 million !). Durant ces dernières années, la petite île luthérienne de 320 000 habitants a affiché une progression nette de 7 % de sa croissance, soit un taux de 11,3 % au dernier trimestre de l’année écoulée.

Du marasme au rebondissement économique

Frappé de plein fouet par la crise économique de 2008, le pays a mis quatre ans pour en sortir. À l’aide d’un prêt de 2 milliards de dollars octroyé par le FMI, l’Islande a su se relever efficacement de son marasme économique. Cet accord de prêt a permis de rétablir la confiance, de réduire le taux de chômage, d’améliorer le salaire des fonctionnaires et de stabiliser le niveau d’inflation.

Cette prouesse a pu être possible grâce à l’accent qui a été mis sur les secteurs du tourisme, de l’énergie et des nouvelles technologies, pendant que la pêche reste une source de revenus substantiels en devises. L’amélioration des performances économiques a permis à l’Islande d’enregistrer un léger excédent budgétaire, de faire baisser la dette publique et de rembourser par anticipation le prêt accordé par le FMI.

Face aux diverses fluctuations monétaires que connaît l’Islande aujourd’hui avec la variation des flux entrants ou sortants de capitaux, l’inquiétude s’est installée dans le rang des autorités politico-administratives. La monnaie nationale ne cesse de faire le yo-yo face aux autres devises. Selon l’Agence France-Presse (AFP), la monnaie islandaise a connu en une année une hausse de 22 % face à la livre sterling, de 17 % vis-à-vis de la couronne suédoise et de 15 % face à l’euro.

Ce flux est responsable de l’augmentation des prix à la consommation pour les ménages qui éprouvent des difficultés à s’acheter les produits importés, ce qui défavorise du coup les entreprises exportatrices. L’inflation galopante en Islande fait d’ailleurs que le pays est maintenant l’un de ceux où le coût de la vie est le plus élevé au monde, ce qui risque a un moment d’avoir un impact sur la fréquentation touristique.

Vers une perspective d’adoption de l’euro comme monnaie

Au regard de l’amélioration de la performance économique du pays, l’Islande a su prouver au cours de cette dernière décennie sa capacité à booster son économie pour résister aux chocs financiers du reste du monde. Malgré cela, le gouvernement éprouve toujours d’énormes difficultés à maîtriser les mouvements de hausse et de baisse de la couronne islandaise afin d’éviter les fluctuations par trop erratiques.

C’est dans ce contexte que le ministre de l’Économie n’a pas caché son désir d’arrimer la couronne islandaise à une autre monnaie comme l’euro. L’Europe bénéficiant d’une monnaie unique et étant un partenaire commercial non négligeable, d’autres devises comme la monnaie norvégienne, la livre sterling ou encore le dollar sont aussi envisageables. Dans l’un ou dans l’autre des cas, la Banque centrale islandaise perdrait sa souveraineté de conduite de la stratégie monétaire, puisqu’elle devra céder des couronnes en cas de hausse excédentaire ou au cas contraire en acheter si la baisse devient drastique. Cela entamerait les réserves de change du pays accumulées grâce, notamment, aux revenus du tourisme.

La relance et la stabilisation de l’économie islandaise passent par la mise en place politique budgétaire, monétaire et de change, qui prenne en compte la réouverture de l’économie aux flux financiers internationaux dont elle a besoin pour financer ses investissements et l’internationalisation de ses entreprises.

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