La faune islandaise

L’Islande, terre sauvage et volcanique, est aussi un pays terriblement isolé au milieu de l’Atlantique nord. Cet éloignement géographique et la rudesse de son climat sont les principales raisons pour lesquelles elle a une faune si particulière, très pauvre concernant les espèces terrestres, mais beaucoup plus riche d’un point de vue ornithologique et des animaux marins. Cette île magnifique abrite donc une faune assez fournie, principalement des oiseaux.

Aujourd’hui, beaucoup d’espèces ont été apportées par les hommes au gré des migrations, notamment les chiens, les chats, les chevaux, les cochons, mais malheureusement aussi les rats. Partons à la découverte de la faune islandaise, si sauvage et si belle…

Les animaux sauvages

Pays sauvage par ses paysages, l’Islande dispose d’une faune assez peu développée à cause de son éloignement géographique du continent et de son climat. Cependant, on y trouve de nombreux oiseaux et beaucoup d’espèces marines. Et quelques mammifères…

Les oiseaux

L’Islande fait le bonheur des ornithologues. Patience, silence, jumelles et appareils photo téléscopiques sont indispensables pour l’observation des gracieux volatiles. Il vous faudra de la chance également, car beaucoup d’oiseaux aiment se cacher et se protéger des intrus humains. C’est notamment le cas du plus connu d’entre eux, érigé au rang d’emblème national.

Les macareux moines

La France a son coq, la Suisse ses vaches, la Suède ses élans, les Etats-Unis leur pyrague à tête blanche…. Et l’Islande son macareux moine.

Petit oiseau timide, il fait la fierté de tout un peuple. Proche du pingouin, son poitrail et sa tête sont blancs, tandis que son dos et le haut de sa tête sont noirs. Son bec caractéristique et facilement reconnaissable est pointu, triangulaire et gros, à la fois rouge et bleu. Des pattes orange complètent ce mignon petit animal. Le nom anglais du macareux moine est puffin, le nom islandais est lundi.

L’oeil vif, il repère rapidement ses proies et peut rester 20 à 60 secondes sous l’eau pour pêcher un de ses mets de prédilection : l’anchois de Norvège, un poisson argenté mesurant de 10 à 15 cm aussi appelé sprat. Notre macareux se régale également de petites anguilles de sable, appelées aussi lançons. Il peut garder jusqu’à 60 poissons dans son large bec… Quel vorace !

Le macareux moine est un animal pélagique : il vit la majeure partie de l’année en pleine mer et vient se réfugier sur le territoire islandais pour la reproduction. Chaque printemps, ce sont presque dix millions d’individus qui se rendent sur l’île : la plupart des macareux qui résident à l’année dans l’Atlantique nord ! La période de reproduction, quelque peu variable d’une année sur l’autre, s’étend de mi-avril à mi-août environ. C’est donc le moment propice pour tenter de les apercevoir, discrètement bien sûr. Les oiseaux nichent dans de petites cavités creusées en haut des falaises pour mettre au monde et élever leurs poussins, seulement un par couple.

Pour trouver les macareux en Islande, plusieurs choix s’offrent à vous. Vous pourrez vous rendre sur les îles Vestmann qui comptent à elles seules une colonie de 4 millions de ces oiseaux. D’autres colonies existent à Latrabjarg ou Hornbjarg dans les Fjords du Nord-Ouest, dans les environs de Vik (sud du pays) ou encore sur Lundey (« l’île aux macareux ») qui se trouve à quelques minutes en bateau de Reykjavik. L’ensemble des côtes avec des falaises peuvent aussi disposer de petites colonies de puffins islandais. Vous pourrez donc tenter par vous-même de les approcher ou bien de passer par des agences qui proposent des puffin tours (en bateau ou en voiture) aux touristes pour admirer les macareux islandais.

Dernier point un peu étrange, des hommes ramassent duvets et oeufs de macareux. Certains restaurants proposent des mets à base de ce mignon petit oiseau.

Macareux islandais

Les sternes arctiques

Il n’y a pas que des macareux moines en Islande ! Vous croiserez sans doute quelques sternes arctiques si vous vous approchez des côtes. Ce joli oiseau a un pelage blanc et gris, avec juste une tache noire sur le haut de la tête, et un bec orangé et pointu. Sa queue se termine en double fourche. Son régime alimentaire se compose principalement de poissons et de petits animaux marins. Elle parcourt chaque année 38000 km, du Pôle Nord au Pôle Sud ! Elle fait partie des deux espèces dont la migration est la plus longue, l’autre oiseau étant le puffin fuligineux (qui n’a rien aucun rapport avec le macareux moine).

Sterne arctique en Islande

Les oies cendrées et les canards

Les grandes migrations ne sont pas réservées aux sternes arctiques ! Les oies cendrées et les canards participent également au grand voyage. La première, comme son nom l’indique, a un plumage gris et un bec orange. Elle vient se reproduire notamment en Islande début mai, mais on peut la trouver dans d’autres pays d’Eurasie. L’hiver, elle quitte le rude climat islandais pour se rendre, à tire d’aile, en Ecosse, où les températures peuvent se montrer plus clémentes.

L’Islande abrite plusieurs espèces de canards, notamment autour du lac Mývatn. Parmi eux, on peut citer le canard siffleur, le garrot d’Islande (noir et blanc), le fuligule morillon (migrateur, noir et blanc ou marron), le harle huppé et la macreuse noire, ou encore le eider dont le duvet est récolté par les hommes.

Oie cendrée. Famille des Anatidés. Ordre : Ansériformes

Les fous de Bassan

Environ 25000 couples de cette espèce vivent en Islande. Cet oiseau gracieux aime nicher dans des cavités dans les falaises, hors d’atteinte des prédateurs, d’avril à septembre. La femelle met au monde un seul oeuf. Le fou de Bassan est le plus gros oiseau de mer en Europe (165 à 180 cm d’envergure), son plumage est blanc, gris et noir, doré au niveau de la tête. Ses plats préférés sont des poissons (maquereau, lançon et capelan en tête) et des mollusques marins. Oiseau migrateur, il niche dans le nord de l’Europe et passent l’hiver en Méditerranée ou dans le Golfe du Mexique. En Islande, avec un peu de chance, vous pourrez en trouver dans le nord-est et dans le sud de l’île.

Fou de Bassan

Les rapaces

Le ciel tremble devant ces seigneurs… On en compte trois espèces principales.

Majestueux, le faucon gerfaut, blanc et gris, est le plus grand représentant de la famille des faucons : 1,35 mètre d’envergure ! Il dévore des petits mammifères, et des oiseaux marins, comme la mouette.

La pygargue à queue blanche a des plumes marron et un bec jaune. Elle est tout simplement impressionnante : 2,30 mètre d’envergure ! Vous pourrez en trouver au bord de la mer, mais également dans les terres. Elle aime manger des oies, des canards, des oiseaux, des mammifères, et surtout des poissons.

Le harfang des neiges, immaculé malgré quelques taches grises, a une petite tête ronde et des yeux jaunes en amande, vous transperçant d’un regard vif trahissant une cruelle intelligence. Son envergure est de 1,60 à 1,77 mètre. Il se nourrit principalement de petits mammifères, de poissons, d’oiseaux et de lapins. Originalité de cette espèce, il chasse souvent pendant la journée. Le plus connu des harfangs des neiges est une femelle, s’appelle Hedwige et est la chouette de Harry Potter.

Harfang des neiges

Les poissons et crustacés

L’Islande étant une île dont le climat n’invite que peu à l’agriculture, la pêche constitue une des activités, et sources de revenus, principales des hommes depuis des siècles. L’eau est fort poissonneuse grâce aux différents courants froids du Groenland qui rencontrent ceux du Golf stream. Parmi les espèces les plus communes, on trouve :

  • les galidae : morues, aiglefins, lieus noirs, merlans
  • les pleureonectiformes : flétans de l’Atlantique et du Groenland, limandes, cardines
  • les sebastes
  • la baudroie
  • le loup
  • les pélagiques : harengs, capelans, maquereaux (ceux-ci ne viennent pas d’Islande mais sont originaires du sud)
  • la raie épineuse
  • le requin du Groenland
  • les salmonidés, migrateurs : saumons, truites, ombles
  • les moules
  • les crevettes
  • les langoustines

Omble

Les mammifères

A part les humains, d’autres mammifères parcourent le pays et ses eaux. Partons découvrir les espèces les plus marquantes…

Les cétacés

Il n’y a pas que des poissons dans l’eau ! Les baleines sont victimes de la pêche, contre toute convention internationales, et leur chair est au menu de certains restaurants. Le rorqual commun constitue la deuxième plus grande espèce animale au monde, après la célèbre baleine bleue : 20 mètres de longueur ! Il s’alimente de crustacés, de calmars et de petits poissons. Plus modeste, la baleine de Minke est la plus petite d’Islande, mais n’a cependant pas à rougir, car elle mesure tout de même 7 à 10 mètres de longueur… De nombreuses agences proposent des excursions en bateau pour approcher les cétacés et espérer les voir nager : rorquals, baleines de Minke mais aussi dauphins, baleines à bosse, voire baleines bleues… Les départs peuvent s’effectuer depuis Reykjavík, Keflavík, Hafnarfjörður, Stykkishólmur, les îles Vestmann, Ólafsvík, et surtout Húsavík.

Les eaux islandaises abritent d’autres représentants de la faune, notamment les orques et les cachalots, assez difficiles à voir.

Baleine

Les phoques

Animal adorable par excellence, le phoque aime nager en Islande. On peut croiser deux espèces de ces pinnipèdes sur l’île.

  • Le phoque commun mesure 1,50 à 1,80 mètre et son pelage est gris et brun. Si vous avez de bonnes jumelles, vous pourrez apercevoir ses petites narines typiques en forme de v.
  • Le phoque gris est plus grand que son cousin commun : de 2,50 à 3,30 mètres. Comme son nom l’indique, son pelage est gris, plus foncé pour les mâles, et possède quelques taches.

Le régime alimentaire des deux espèces se compose de crevettes, de calamars, et surtout de poissons : cabillaud, anchois, hareng, bar, saumon, morue, sole, plie, merlan…

Outre l’homme, le phoque a plusieurs prédateurs : principalement l’orque, l’ours polaire, mais aussi le pyrague à tête blanche.

L’une des activités favorites du phoque, à part manger bien sûr, est de se prélasser sur les bancs de sable. Lorsque les eaux montent, il se met dans une position caractéristique : toujours allongé, il relève la tête et la queue, collant ses nageoires contre son corps. Ne vous approchez pas trop près des colonies quand vous les observez, et ne faites pas de bruit sinon vous dérangerez les animaux. De temps à autre, vous verrez une petite tête dépasser de l’eau, vous scruter pendant quelques secondes, puis replonger lentement. Deux des endroits les plus propices pour une rencontre avec des phoques se situent au nord et à l’ouest, respectivement à Ósar et à Ytri Tunga.

8 - Phoque

Les rennes

Symbole du Grand Nord, et inséparable du Père Noël, le renne peuple les régions de l’est de l’Islande. Importé depuis la Laponie au XVIIIème siècle, il habite aujourd’hui près des fjords de l’est. Ce cervidé timide mesure de 1,10 à 1,30 mètre au garrot, son pelage est gris ou brun. Les femelles et les mâles arborent des bois majestueux. Le renne aime brouter les buissons, les écorces, les lichens et bien sûr les herbes. En Islande, il peut être la proie des très rares ours polaires, et aussi des hommes.

9 - Renne

Les renards polaires

Sublime petit animal à la queue touffue, le renard incarne la malice. En Islande, on peut trouver quelques spécimens de renards polaires (Vulpes lagopus), qui sont capables de survivre à des températures de -50°C. Il s’agit de la seule espèce terrestre islandaise qui n’a pas été importée par les hommes. Il arriva probablement sur l’île grâce à la banquise. Régulièrement chassé dans les autres régions, le renard arctique, appelé également renard isatis, fait cependant l’objet de protection dans quelques parcs nationaux, notamment dans les fjords de l’ouest. Mesurant de 50 cm à 1 mètre de long, il sait tirer profit du camouflage offert par sa fourrure, de couleur blanche l’hiver pour se cacher dans la neige, et de couleur brune ou grise l’été. Ses oreilles sont toutes petites pour ne pas perdre de chaleur. Il se nourrit de petits mammifères et d’oiseaux, et n’hésite pas à dévorer les restes de rennes ou de phoques abandonnés par des ours polaires.

Faune Islande renard Arctique

Les animaux d’élevage

Amenés par les premiers colons vikings, ils se sont largement développés et occupent aujourd’hui une grande partie du pays.

Les moutons

L’Islande regorge d’ovins, qui ont été apportés par les Vikings pour leur laine, leur lait et leur viande il y a mille ans. En raison de l’isolement causé par l’insularité, la race est restée quasiment intacte depuis. Vous en verrez dans presque tous les endroits de l’île, même ceux qui ne comportent que peu de végétation, ils ne sont pas difficiles ! Les cornes de certains individus sont particulièrement recourbées et torsadées. La couleur de leur laine varie du noir au blanc, en passant par le gris et le brun. Faites très attention quand vous conduisez, car les moutons aiment rester en plein milieu de la voie ou sur le bord de la route, et peuvent traverser devant votre véhicule. Ils ne vous entendent pas toujours arriver. Au printemps, les éleveurs les lâchent dans la nature, et les rassemblent en automne pour les rentrer dans les bergeries passer l’hiver au chaud. Le poil du mouton islandais est l’un des plus longs du monde : il peut atteindre 18 cm !

Moutons d'Islande

Les chevaux islandais

Si le macareux moine est le symbole ailé de l’Islande, nul doute que le cheval symbolise lui aussi l’île. Les Vikings ont introduit l’equus scandinavicus sur ce territoire au IXème siècle. La race n’a pas évolué depuis, les croisements et les importations de chevaux étant strictement interdits. Curieusement, aucun ennui dû à la consanguinité n’est apparu. De petite taille (seulement 1,30 mètre au garrot) et rustique, adapté au climat rude, l’équidé fait la fierté des Islandais et est principalement élevé pour les randonnées et les concours, mais aussi pour le göngur. Il s’agit d’une activité typique et annuelle : le regroupement puis le tri des moutons éparpillés sur le territoire en automne.

Tous les chevaux du monde sont capables d’adopter trois allures naturelles : le pas, le trot et le galop. Cependant, la race islandaise peut en employer fréquemment deux autres : le tölt, où l’animal garde toujours un pied sur le sol, et l’amble volant.

Chevaux islandais