La recherche de l’indépendance et le sentiment national islandais

Durant sept siècles, l’Islande ne fut qu’une simple colonie, d’abord norvégienne, puis ensuite danoise. Cependant, même pendant cette longue période, les habitants se considéraient comme un peuple à part, différents des autres Scandinaves. Ce fut cependant au cours du XIXe siècle que le sentiment national et la volonté d’indépendance réapparurent et que l’histoire islandaise était en marche…

Les conséquences des révolutions et guerres européennes

Pendant plusieurs siècles, les Islandais ne s’occupèrent pas de la politique ou presque. Ils acceptèrent donc sans rébellion l’autorité absolue du roi du Danemark sur leur île.

Les premiers pas vers l’indépendance

Cependant, en 1809, le Danemark, allié à Napoléon, était donc l’ennemi de la Grande-Bretagne. Les relations commerciales et politiques entre le Danemark et sa colonie islandaise furent donc difficiles. Le gouverneur local interdit le commerce avec les Anglais, mais un marchand arriva à le faire arrêter. Ce fut son interprète Jørgen Jørgensen qui devint alors le dirigeant de l’île. Pourtant, il ne resta pas en place longtemps et fut arrêté par un officier anglais.

L’Islande retrouva dès 1814 la domination danoise et il fallut attendre 1830 pour que l’île fut plus représentée. Le roi créa donc 4 parlements, dont l’un s’occupait des îles danoises. Pourtant, certains demandaient la recréation de l’Alping pour donner une véritable voix aux Islandais. Ce fut à cette époque que le poète Jonas Hallgrimsson commença à écrire des poèmes lyriques et nationalistes.

Plus d’autonomie

En 1840, Christian VIII du Danemark décida d’aller plus loin en voulant recréer l’Alþing pour rendre hommage à cette petite nation. Ce fut en 1845 que l’assemblée se réunit pour la première fois à Reykjavik, mais elle n’avait qu’un rôle consultatif.

Avec le printemps des peuples qui secoua l’Europe en 1848, Frederik VII annonça alors la fin de la monarchie absolue. Jón Sigurðsson, un linguiste qui vivait à Copenhague, en profita pour rappeler que, selon l’accord de 1262, lorsque le pays passa sous contrôle norvégien, le pouvoir reviendrait aux Islandais si le roi en place renonçait à la monarchie absolue. Il demanda donc la mise en place d’un gouvernement autonome.

Le Roi décida donc d’organiser une consultation en 1851. Cependant, la vague de libéralisme était depuis retombée et l’Islande n’obtint pas son autonomie. Les élus islandais protestèrent et il fallut attendre près de 20 ans, jusqu’en 1871, pour que l’Islande obtînt de plus grands droits. L’île restait inséparable du Danemark, mais acquit des droits particuliers, ainsi qu’un financement de la part du Trésor Danois.

En 1873, l’Islande obtint une assemblée législative (Althing), mais resta sous le pouvoir exécutif d’un ministre danois chargé des affaires islandaises. Pour finir, les Islandais gagnèrent une constitution en 1874, mais il leur fallut attendre encore quelques décennies pour avoir plus d’indépendance, car le Danemark freinait presque toutes les demandes d’autonomie jusqu’au début du XXe siècle (voir ici).

Ferme Glaumbaer

Entre ruralité et urbanisation

Au début du XIXe siècle, l’Islande comportait encore une population largement rurale. D’ailleurs, le pays connut un fort développement de son économie rurale, de son cheptel et de sa flotte de pêche. Cependant, à partir de 1850, la situation s’inversa avec l’apparition de la gale ovine et un nouveau refroidissement climatique qui dura une quarantaine d’années. La famine refit son apparition surtout à cause de la population trop nombreuse.

Cette situation poussa donc les paysans les plus pauvres à se rendre dans les villes ou dans les ports de pêche. D’ailleurs, en 1870, Reykjavik compte 2 000 habitants, alors Akureyri en compte 500. En 1890, seuls 13% de la population (9 000 habitants) vivaient dans des regroupements de plus de 50 personnes, il seront 20 000 dix ans plus tard. Une grande partie de la population du pays (entre 10 000 et 20 000 personnes) quittèrent le pays pour l’Amérique du Nord.

Les villes se développèrent surtout grâce à la pêche, à l’ouverture du commerce à tous les étrangers en 1855 (notamment aux Anglais) et aux commerces de moutons. De nombreuses sociétés commerciales se créèrent pour ouvrir des magasins de commerces et négocier plus facilement avec les commerçants.