Dans l’histoire, le XXe siècle vit le combat des Islandais pour leur indépendance continuer. Pourtant, il leur fallut patienter encore quelques décennies pour être véritablement libres de l’entrave danoise. Ensuite, l’Islande profita de son indépendance pour petit à petit se développer et rattraper économiquement les grandes nations occidentales…
Une marche vers l’indépendance
Au tournant des XIXe et XXe siècles, même si l’Islande avait obtenu une plus grande autonomie et un nombre important de concessions, une longue route restait à faire. Dès 1904, un grand pas fut fait avec le pouvoir exécutif qui fut transféré sur l’île suite à une décision de l’Althing. 9 ans plus tard, en 1913 le pouvoir législatif décidait des couleurs du drapeau islandais. Cependant, le plus grand changement apparut 5 ans plus tard…
L’Acte de l’Union avec le Danemark et le Royaume d’Islande
Tout commença en 1917, lorsque Jón Magnússon arriva à la tête du gouvernement d’Union Nationale. Les députés profitèrent que le Danemark cherchait à récupérer de l’Allemagne le Jutland-du-Sud, majoritairement peuplé de Danois, au nom du “droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Les négociations furent pourtant compliquées, mais le gourvenement islandais obtint des danois la ratification le traité. Le 19 octobre 1918, il fut approuvé par référendum par les Islandais.
Ce fut le 1er décembre 1918 que l’Islande devint officiellement un état souverain en tant que Royaume d’Islande. Le roi du Danemark était donc roi des deux pays et c’était seulement une union personnelle qui les réunissait. Cependant, l’Acte de l’Union entre les deux pays faisait que l’Islande était encore sous protectorat danois surtout au niveau de la défense, de la souveraineté maritime, ainsi que des affaires étrangères.
Ce traité entre Danemark et Islande devait rester 25 ans en place, jusqu’en 1943, sauf si un nouvel accord était mis en place. Sans nouvel accord, il devait être abrogé automatiquement.
Des débuts difficiles
Malheureusement pour la jeune nation, le contexte international était assez compliqué durant les premières années du pays avec des dévaluations et instabilités économiques. Mais, dès 1924 et jusqu’en 1930, la situation économique islandaise fut bien meilleure avec un fort développement des villes, une explosion de l’industrie de la pêche et une amélioration de la production agricole.
Cependant, cela ne dura pas longtemps, car dès la fin de l’année 1930, quelques mois après la célébration du millénaire de l’Althing qui réunit plus de 35000 personnes (un quart de la population) et le roi du Danemark dans la plaine de Thingvellir, le pays ressentit les méfaits de la grande dépression de 1929. Les exportations chutèrent et le chômage se développa à grands pas.
Pour faire face, les pouvoirs politiques recrutèrent, s’endettèrent et le gouvernement islandais mena une politique de grands travaux avec la construction de ponts, de routes, mais aussi des premiers grands barrages.
Il fallut attendre 1939 pour que l’Islande retrouve un niveau d’exportation similaire à 1929.
La seconde guerre mondiale et la fin des liens avec le Danemark
Ce fut surtout cet événement mondial qui finalisa l’indépendance de l’île. Effectivement, dès le 9 avril 1940, le Royaume du Danemark fut envahi par le régime nazi. L’Islande rompit ses liens avec le continent et fut envahie par les Britanniques, puis par les Etats-Unis pour éviter qu’elle ne passe sous contrôle allemand.
Pourtant, cette invasion britannique fut une atteinte à l’indépendance et la neutralité de l’Islande qui demanda réparation aux Britanniques. Ils n’obtinrent que l’absence d’ingérence et l’évacuation de l’île à la fin de la guerre.
Le 7 juillet 1941, une force américaine de 25 000 hommes remplaça les Anglais, alors que les Etats-Unis n’étaient pas encore en guerre. Le gouvernement islandais accepta leur présence, mais à la condition de leur départ à la sortie du conflit. Cependant, l’Islande resta toujours neutre.
Cette invasion par les alliés était nécessaire, car l’Allemagne nazie avait bien décidé d’envahir ce pays perdu au milieu de l’Atlantique Nord, mais des problèmes logistiques l’en empéchèrent. Avec chance, l’Islande échappa aux affres de la guerre, en ne subissant qu’une seule attaque aérienne contre un pétrolier anglais (qui fut coulé), mais par chance aucun mort ne fut à déplorer.
Après avoir accueilli plus de 40 000 soldats alliés, l’Islande retrouva sa liberté à la fin de la guerre.
La Seconde Guerre Mondiale fut donc l’occasion pour l’Islande de rompre tous ses liens avec le Danemark et plus particulier le roi Christian X. En effet, ce dernier resté à Copenhague n’eut plus de relation pendant plusieurs années avec l’île. En 1941, un régent fut donc nommé par l’Althing, il s’agit de Sveinn Björnsson. En 1944, le parlement pris acte que l’Acte de l’Union était rompu et le fit adopter par référendum. L’Islande devint officiellement une république le 17 juin 1944.
Les débuts de la nouvelle république
La toute nouvelle république islandaise s’inspira largement dans sa constitution de l’ancien royaume, le roi étant tout simplement remplacé par un président élu par le parlement. Le premier d’entre eux fut l’ancien régent Sveinn Björnsson. La particularité de ce régime politique était aussi qu’aucun parti ne peut gouverner seul, le parti de l’indépendance dominant dans la vie politique Islandaise a dû, au cours des décennies, s’allier à d’autres partis.
Dès le début de ce nouveau pays, l’Islande assura tout d’abord son indépendance par rapport au Danemark. Cependant, ce fut surtout la présence militaire américaine qui perturba l’île pendant plusieurs décennies.
L’occupation militaire
Alors que les Américains avaient promis par un accord de quitter l’île à la fin de la guerre, ils restèrent jusqu’au 30 septembre 2006 pour différentes raisons. Tout d’abord, en 1946, la guerre froide approchant, les États-Unis arrivèrent à garder le contrôle de l’aéroport de Keflavik pendant 6 ans et demi. Ils obtinrent de nouveau un rallongement du stationnement de troupe en Islande avec la guerre de Corée.
L’Islande étant une place importante au milieu de l’Atlantique Nord, non loin des territoires arctiques soviétiques, la présence de l’OTAN et des États-Unis va donc perdurer, avec jusqu’à 3000 hommes qui assurèrent la sécurité de cette île. En 2006, les troupes américaines quittèrent l’Islande, alors que ce pays ne disposait pas d’armée. L’OTAN, les armées norvégienne et danoise et les États-Unis assuraient la protection militaire de cette nation.
La guerre de la Morue
Ce qu’on appelle la Guerre de la Morue (ou les guerres) est un ensemble de conflits de type économique qui opposa le Royaume-Uni, mais aussi la RFA, à l’Islande. Ce dernier chercha en effet à protéger son stock de poissons, et en particulier de morues, et dès 1958 le pays augmenta les limites de son Extension de la Zone Exclusive de l’Islande de 4 à 12 miles nautiques. Le Royaume-Uni répondit en envoyant des navires de guerre pour protéger ses navires de pêche. Le premier conflit se termina en 1961 quand la Grande-Bretagne accepta la nouvelle limite des eaux territoriales.
L’Islande continua d’augmenter ses limites, ce qui déclenchera deux autres “conflits” de septembre 1972 à novembre 1973, ainsi que de novembre 1975 à mars 1976. Pendant un moment, le Royaume-Uni rompit même les relations avec ce pays de l’OTAN. Aujourd’hui, la ZEE islandaise est de 200 miles.
L’histoire récente de l’Islande
L’Islande se développa économiquement pendant plusieurs dizaines d’années grâce à la pêche, mais aussi l’industrie (aluminium) qui profita de l’énergie peu chère ou la finance. Ce fut d’ailleurs cette dernière activité qui plongea le pays dans une grave crise économique et politique suite aux problèmes des Subprimes de 2008. De grandes banques du pays firent faillite, le pays se retrouva en situation délicate.
Le gouvernement fut même poussé à la démission le 26 janvier 2009. La gauche rentra au pouvoir et, avec elle, une femme devint Premier Ministre. Le 27 juillet 2010, l’Islande posa sa candidature à l’Union Européenne. Mais, suite à une forte amélioration de son économie grâce au développement du tourisme (le pays s’étant fait connaître avec l’éruption du Eyjafjöll en mars 2010), le pays la retira le 12 mars 2015.