Déserts islandais

Pays soumis à la rudesse du climat de l’Atlantique Nord, l’Islande subit souvent les vagues pluvieuses et neigeuses des dépressions situées tout prêt. Pourtant, on trouve sur cette île le plus grand désert d’Europe, ainsi que de nombreuses autres zones désertiques principalement situées dans les Hautes Terres d’Islande. Ces dernières ont créé alors de formidables paysages qui marque l’Islande !

Des déserts, mais comment ?

Dans un pays si froid et pluvieux, comment se fait-il qu’il existe un désert si grand. Plusieurs particularités du pays ont provoqué l’apparition de zones désertiques :

  • La faible pluviométrie (moins de 600 mm, parfois moins de 500 mm) des régions situées au nord, notamment sur les versants nord du Vatnajökull, Langjökull et Hofsjökull.
  • La géologie des sols de ces régions composées de champs de lave volcanique et de sables volcaniques. Les coulées de lave, les cendres volcaniques et autres boues volcaniques se sont déposées au fil des siècles dans ces régions. La porosité de ce type de sol explique l’absence de réseau hydrographique comme des rivières ou des lacs. On note toutefois que certains déserts sont traversés de rivières et que dans les bordures de ceux-ci se trouvent des résurgences.
  • La situation géographique particulière des déserts islandais fait qu’ils sont régulièrement soumis à de violents vents secs de type foehn (adiabatique sec) qui se créent lorsque des précipitations se déversent sur les grands glaciers du pays. Le résultat est donc des régions soumises aux vents violents et secs.
  • Les températures trop faibles une grande partie de l’année à cause de la situation dans le centre du pays (continentalité accrue) et de l’altitude (ce qui donne un climat subpolaire) avec des hivers froids (-5°C) et des étés frais (5 à 10°C).

Avec ces quatre points, la végétation déjà peu prolifique dans ce pays n’arrive pas à se développer à cause de l’absence d’eau dans le sol, des températures trop fraîches et aussi du vents turbulents et asséchants.

Les différents déserts d’Islande

On trouve une multitude de petites zones désertiques en Islande, mais certaines sont de tailles beaucoup plus conséquentes et elles étonnent souvent par la désolation des paysages que l’on y rencontre. L’ensemble des déserts islandais se situe dans les Hautes Terres ou à proximité de celles-ci.

Ódáðahraun

C’est le plus grand désert froid d’Islande avec une surface de 4 000 à 5 000 km². Il est situé au nord du Vatnajökull, entre la Skjálfandafljót et la Jökulsá á Fjöllum et s’arrête normalement au niveau de la route 1 entre Mývatn et Grímsstaðir. Les paysages sont composés de montagnes, volcans et plateaux.

Majoritairement composé de champs de lave et de cendres volcaniques, ce désert ,qui signifie en français « désert de lave des criminels », était connu autrefois comme une zone recluse où se réfugiaient les hors-la-loi et ceux qui fuyaient la société.

Au sud, le désert se nomme Holuhraun, soit en français le « désert de lave troué », et il se trouve sur des sandurs juste à côté du Vatnajökull. Sous le désert, se trouve une partie de la chambre magmatique du Bárðarbunga qui est entré en éruption en 2014.

Geitlandshraun

Signifiant littéralement en français « le désert de lave du pays des chèvres », il s’agit d’un petit désert de seulement quelques kilomètres carrés. Il se situe plus précisément entre les rivières Geitá et Hvítá au pied du Geitlandsjokull et donc du Langjökull.

On y trouve des ruines de fermes et aujourd’hui le désert fait partie de la réserve naturelle du Geitland, il est donc protégé.

Sprengisandur

Situé entre le Hofsjökull et le Tungnafellsjökull, en plein centre de l’Islande dans les Hautes Terres, ce désert est traversé par la F26. On trouve, dans ce désert composé de cendres volcaniques et de coulées de lave, une multitude de petits lacs, ainsi que des rivières qui donnent naissance au plus grand fleuve du pays, le Þjórsá.

Þjófahraun

Le « désert de lave des voleurs » en islandais est un désert de lave qui se trouve dans un graben juste au nord de Thingvellir et au sud de Skjaldbreiður. Le Þjófahraun se trouve donc dans une étroite vallée au fond plat orientée sud-ouest vers le nord-est. Sa situation encaissée fait que les précipitations sont plus faibles que dans la région alentour.