Musée du Hareng ou Síldarminjasafnið de Siglufjörður

Musée du Hareng à Siglufjördur
PICTO musée

Note du site

Situé dans l’extrême nord du pays, dans la belle péninsule montagneuse de Trollaskagi et dans la jolie ville de Siglufjörður, le musée du Hareng est tout simplement le plus grand musée industriel d’Islande, car il présente dans plusieurs bâtiments une revue complète de l’histoire de la pêche au hareng et de sa transformation, une industrie qui a marqué l’Islande de son empreinte en devenant, pendant la première moitié du XXe siècle, la première activité économique du pays.

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Se trouvant à la sortie sud du village, le long du fjord, le musée du hareng (Síldarminjasafnið) est un ensemble de plusieurs beaux bâtiments d’époque qui vont vous plonger dans cette industrie qui a permis à l’Islande de se développer économiquement et de sortir de la misère dans laquelle elle vivait depuis des siècles.

Le hangar à bateaux

On rentre par le bâtiment le plus à droite (lorsque l’on est en face du musée) et l’on va pouvoir découvrir dans celui-ci les premières explications sur le hareng, mais surtout des maquettes et de véritables bateaux qui trônent dans ce hangar qui est une reconstitution d’un port à la pêche aux harengs.

Musée du Hareng Navire SK 33
Navire SK 33

On y découvre alors des petites embarcations de quelques mètres à un gros navire de pêche de 38 tonnes construit en 1946 et désarmé en 1988, le Týr SK 33. Il est même possible de monter sur ce navire et de voir le poste de pilotage ou les cabines. Dans le reste du hangar, il est possible de découvrir le matériel du pêcheur et donc de se sentir comme un marin du début du XXe siècle.

Musée du Hareng, les accessoires du pêcheurs

Pour finir on trouve aussi une petite épicerie, ainsi qu’une salle obscure qui nous permet de découvrir les expéditions de pêche aux harengs.

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Hangar à bateaux

Grána ou l’usine de transformation

Le second bâtiment est une reproduction de l’usine qui fonctionna de 1919 à 1950. Nous pouvons donc découvrir une usine de transformation du hareng en farine (pour nourrir le bétail ou le poisson d’élevage, mais aussi comme engrais agricole), ainsi que l’huile pour la chimie et notamment pour les savons. On découvre alors les différentes machines avec la presse, les fours séchoirs, les décanteurs, etc. qui ont été récupérés dans d’autres usines d’Islande.

On découvre aussi au second étage des archives qui nous en apprennent plus sur la pêche ou les principaux ports d’Islande.

Róaldsbrakki

Le dernier bâtiment du musée est le plus ancien, car il s’agit de la baraque de Roald construite en 1907 à ce même emplacement. Il s’agissait alors d’un des bâtiments d’une usine permettant de traiter plus de 30 000 tonneaux pour la meilleure année en 1916. Il s’agissait alors d’une plateforme de hareng qui avait les pieds dans l’eau et un long ponton sur pilotis.

Róaldsbrakki

Aujourd’hui, on retrouve :

  • Au rez-de-chaussée, des outils pour la transformation du hareng au sous-sol avec des tonneaux et saloirs
  • Au 1er étage se trouve une petite exposition de photos, dessins et peintures, mais surtout l’appartement du bureau du responsable de la paie
  • Aux étages supérieurs, on trouve un dortoir pour 8 femmes ouvrières, ainsi que des garde-mangers et cuisines.

En visitant ces bâtiments, on se retrouve alors directement dans la première moitié du XXe siècle !

Bureau du responsable
Maison des filles
Grenier Róaldsbrakki

Les bâtiments annexes

Entre Róaldsbrakki et l’usine, on découvre une cuve de stockage d’huile de hareng d’origine, mais venant d’un autre port, puis le troisième bâtiment qui est un beau café avec du mobilier d’origine, de bons cafés, chocolats chauds, pâtisseries ou sandwichs. Idéal pour faire une pause !

Café du Hareng

Le musée détient aussi un vieux navire exposé sur le port de la ville et qui date de 1934.

L’été au mois d’août est organisé une fête du hareng, où les habitants de Siglo organise comme à l’époque le nettoyage et le salage du harengs.

Café du Hareng de l'intérieur

C’est autour de l’an 1900 que l’Islande développe fortement la pêche aux harengs et à la morue grâce aux nouvelles technologies et notamment celle du bateau à moteur et à une modernisation de l’outillage de pêche.

Une grande aventure islandaise

Le début de la grande aventure du hareng (Síldarævintýrið mikla en islandais) est dû aux Norvégiens qui, dès la fin du XIXe siècle, pêchent ce poisson dans les eaux des fjords de l’est et du nord de l’Islande. Ils exportent ensuite le poisson salé vers la Norvège et s’installent aussi directement en Islande pour faciliter la pêche.

Des armateurs et entrepreneurs islandais vont alors rapidement essayer de reprendre ces techniques pour exporter, dès 1881, 1 100 tonneaux de harengs salés grâce à la compagnie Síldarfélag de Siglufjörður. Cependant, c’est réellement à partir de 1903 que les techniques se modernisent, ce qui permet aux Norvégiens, puis de plus en plus aux Islandais, d’augmenter les quantités pêchées. En 1916, les Islandais arrivent à pêcher et exporter 200 000 tonneaux de harengs, soit beaucoup plus que les Norvégiens.

Les compagnies de pêche aux harengs vont ensuite profiter des deux guerres mondiales pour se développer, car la demande explose pendant ces périodes et l’Islande envoie ses poissons principalement en Suède, au Danemark, en Finlande, en Russie, en Allemagne ou aux États-Unis.

Mais ce n’est pas seulement du hareng salé qui est exporté, mais aussi des produits transformés en farine (notamment pour la nourriture des animaux) et en huile (éclairage, industrie chimique, notamment le savon). Pour les transformer, il faut des usines, et la première ouvre en 1911 à Siglufjörður. C’est d’ailleurs grâce à cela que l’Islande s’industrialise et que de nombreux ports se développent, notamment dans les fjords de l’Ouest (Djúpavík, Bolungarvík ou Ingólfsfjörður), dans le Nord (Dalvik, Akureyri ou Húsavík) et dans les fjords de l’Est (Reyðarfjörður, Seyðisfjörður ou Eskifjörður).

Pour finir, c’est grâce en grande partie à l’industrie du hareng que l’Islande a pu devenir indépendante du Danemark en 1944, car ce poisson a permis une indépendance économique en rapportant certaines années jusqu’à 35 % des revenus d’exportation.

Cartes des ports de pêche aux harengs

Siglufjörður et le hareng

Grâce à l’industrie du hareng, ce petit fjord de l’extrême nord du pays, totalement isolé du reste du territoire et quasiment inaccessible, était un endroit presque inhabité, jusqu’à la seconde colonisation du lieu par les Norvégiens en 1903. En 40 ans, ce petit village de pêcheurs se transforme en la quatrième ville d’Islande avec 3 000 habitants.

Elle devient alors le grand port au hareng d’Islande avec 25 centres de salage et 5 usines de transformation. Les exportations de ce poisson représentaient alors parfois jusqu’à 25 % des exportations de l’ensemble de l’île !

Plusieurs centaines de femmes travaillaient alors pour l’industrie du hareng, essentiellement l’été, quand il fallait préparer les harengs pour les saler et les mettre dans les tonneaux. Les hommes étaient plutôt pêcheurs et manutentionnaires.

L'ancien port de Siglufjordur
L’ancien port de Siglufjordur

La fin de l’aventure du hareng

À partir des années 1950, la pêche devient plus aléatoire et les poissons quittent petit à petit les eaux du nord pour se déplacer vers l’est de l’Islande. Cependant, cela ne dure pas longtemps, car en 1969, il n’y a presque plus de harengs à pêcher, car les ressources sont épuisées par trop d’années de pêche les années précédentes. Ce sont les pêcheurs norvégiens qui y mettent le coup final en pêchant les jeunes poissons se trouvant dans leurs fjords.

Économiquement et socialement, la situation devient donc très difficile pour l’Islande, qui est alors très dépendante du hareng, mais dès les années 70, le pays réoriente son industrie de la pêche vers d’autres poissons comme la morue ou le capelan. Il est aussi interdit de pêcher du hareng pendant plusieurs décennies, ce qui permet aujourd’hui aux bancs de nager de nouveau entre la Norvège et l’Islande.

Vue du fjord

Pour se rendre dans ce musée, il faut se rendre à Siglufjörður et donc dans le nord de l’île. Deux routes sont possibles qui passent par des tunnels.

En venant de l’ouest, vous devrez quitter la route 1 vers Blonduos, prendre la route 73 vers Sauðárkrókur, puis la 75 vers l’est et enfin la 76 vers le nord. Cette rouge se transforme par endroit en piste et elle longe les belles côtes de la péninsule de Tröllaskagi. Vous aurez un petit tunnel assez long pour atteindre la ville.

En venant de l’est, il faut quitter Akureyri par le nord et continue sur la route 76 vers Dalvik puis traversé un premier tunnel vers Olafsfjödur et deux autres avec une sortie dans le fjord de Héðinsfjörður.

Coordonnée GPS :

66° 14′ 810″ N
18° 91′ 266″ O

  • Prix : 2400 ISK pour un adulte, 1300 ISK pour les séniors et étudiants, gratuit pour les enfants de moins de 16 ans.
  • Horaire : Entre juin et août le musée est ouvert de 10h00 à 17h00, en mai et septembre de 13h00 à 17h00 et le reste de l’année avec rendez-vous.
  • Durée : il faut compter environ 1h00 à 2h00 pour la visite du musée.
Vue de l'hôtel Siglo

Il est possible de dormir directement à Siglufjörður, avec notamment :

  • Un tout petit camping au niveau du port
  • Plusieurs hôtels dont le belle hôtel Siglo Hotel devant le port, mais aussi plusieurs autres établissement dans la ville.
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  • Randonnées à faire dans le fjord ou la région
  • Découvrir la ville et ses vieilles bâtisses
  • En hiver vous pouvez faire du ski, en été du kayak dans le fjord
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  • Le fjord Héðinsfjörður (8 km) est idéal pour admirer une nature sauvage, car il est inhabité et seul une route le traverse entre deux tunnels.
  • Le fjord d’Ólafsfjörður (16 km) est un jolie village dans le fjord du même nom, la route 802 permet de le quitter par le sud et de découvrir les beaux paysages montagneux de la péninsule de Tröllaskagi.
  • Visible depuis le bord de la route (à 23 km), la petite cascade de Mígandifoss se jette directement dans la mer.
  • Le port de Dalvik (34 km) est surtout connue pour être un port pour l’observation des baleines, ainsi que le point de départ vers Grimsey, l’île la plus au nord d’Islande.
  • A Hofsós (60 km) se trouve une agréable piscine d’eau chaude qui donne directement sur la baie.
  • La capitale du nord Akureyri se trouve à 77 km et on y trouve des musées, une église étonnante, des rues commerçantes, etc.
  • L’ancien épiscopat d’Hólar se trouve à 86 km du musée et il est aujourd’hui connue pour être un lieu dédié au cheval islandais.

Il y a quelques lieux où manger à proximité, notamment le Herring Café dans le musée ou le restaurant TORGIР sur le port. Il existe aussi d’autres petits restaurants, cafés et fast-food.